Test n°6 - Savez-vous ne pas faire la gueule ?

Là non plus, on n'est pas tous égaux... C'est sûr que les Bretons ou les Normands (dont je suis) ont été mieux pourvus par Dame Nature (ou p'tèt'ben Dame Culture...) que nos amis du sud de la Loire... le climat y est sans doute pour quelque chose, ma bonn' Dame !
Savez-vous ne pas faire la gueule... le matin au réveil ? quand vous ratez le bus ? en arrivant à l'école ou au bureau ? si la dernière part de tarte aux pommes de papa vous passe sous le nez ? si votre petit(e) ami(e) oublie votre anniversaire ? si vous vous cassez un ongle ou vous filez un bas ? si vous attendez plus de 30 secondes que les toilettes se libèrent ? si la séance du film que vous alliez voir est complète ? si votre mari a encore oublié d'acheter du pain ? s'il ne fait pas beau ? si les voisins du dessus s'envoient encore en l'air (et bruyamment, en plus) alors que vous n'avez pas fait de câlin depuis des semaines ? Si aucune des raisons ci-dessus n'altère votre bonne humeur ni ne ride votre visage de saint(e), vous êtes sur la bonne voie !
Admettons-le, faire la gueule peut plomber l'ambiance la plus festive, et comme nous sommes là pour nous faire du bien, cherchons donc comment l'éviter ou en réduire la durée et l'impact sur notre entourage...
Pour désamorcer cette bombe potentielle, il peut s'avérer intéressant de se demander en premier lieu "pourquoi on fait la gueuuuule ?" (une question tout sauf idiote, au vu du nombre hallucinant de gens qui ne le savent même pas...). Voici qui nous conduit immédiatement à une analyse de contenu fort instructive, car il y en a qui font la gueule par principe (être hilare, ça fait pas sérieux), d'autres qui garderont le masque tant qu'ils n'auront pas petit déjeuné, d'autres encore qui ne décrocheront un sourire que le vendredi midi (RTT oblige) à la sortie du boulot, et d'autres enfin qui se décoinceront seulement s'ils gagnent au loto ou qu'ils croisent un pipole de la Star Ac dans la rue... On reste parfois atterrés par l'importance toute relative de certains motifs de gueule, au regard de la perte d'un proche, de la faim dans le monde ou des statistiques de décès d'un cancer ou du sida. Conclusion : ne faites pas la gueule "pour (quasi) rien", ça émet du CO2 dont notre bonne vieille Planète bleue se passerait bien.
Première solution, donc, pour combattre la crise de gueule : relativiser les causes, ça déride illico !
Deuxième solution : répondre à la question précitée, et ce le plus rapidement possible car la verbalisation est le premier pas pour dépasser toute situation de crise, même passagère.
Troisième solution (que j'expérimente avec succès avec ma femme depuis le début de notre relation) : fixez-vous une limite temporelle au delà de laquelle vous arrêterez quoi qu'il arrive de faire la gueule. Pour nous c'est 3 minutes, ce qui paraitra ultra court à certain(e)s mais suffisamment long pour marquer le coup et amener l'autre à se poser des questions existentielles propices à une franche explication (cf. ci-dessus).
Quatrième solution : fixez-vous des objectifs "no gueule" réalistes, du type : aujourd'hui, quoi qu'il arrive, je ne ferai pas la gueule ! Si ça marche, tentez le coup une fois par semaine, puis un jour sur deux, etc.
Bien sûr, les rechutes existent, et parfois elles sont vraiment compréhensibles. Mais dîtes-vous que moins vous ferez la gueule, et plus vous aurez de chances de faire di bien à votre entourage, et donc à vous-même. Vous n'avez pas envie d'essayer ?